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1er Juillet 2013 (73e jour de marche) de Dabo à Marlenheim : 30 kms

Communes traversées : Dabo, Obersteigen, Romanswiller, La Papeterie, Wasselone, Le Krontal, Marlenheim.

· Dans les rues de Dabo, l’ancien maire de la commune Claude Anstett, aujourd’hui retraité, est venu à la rencontre de Jean en milieu d’après-midi pour le féliciter de sa Marche. Il s’est joint au député qui marche plusieurs kilomètres, lui exprimant ses inquiétudes sur la suppression d’élus locaux conséquences des regroupements en communautés de communes. « Les gens veulent des représentants qui soient d’abord des hommes de terrain, et que ces élus soient issus de chaque commune » a-t-il d’abord précisé, avant d’évoquer l’Europe : « Je suis Européen et pour l’Europe ! Mais il est vrai que les gens ont l’impression que l’Europe ne leur apporte rien. Il faut une Europe différente, avec un vrai projet commun et rassembleur ».

· Toujours en grimpant les rues pentues de Dabo, quelques minutes plus tard, Didier, vendeur chez Cora, dans son véhicule professionnel, s’est arrêté au milieu de la route, reconnaissant Jean et souhaitant également lui livrer ses inquiétudes : « Je ne sais pas ce que je vais laisser à ma fille de cinq ans, franchement, qu’est ce qui va rester à tous ces jeunes ? interrogeait-il. Les gens ont peur de l’avenir du travail avant tout, et de l’insécurité ». « On a l’impression que les hommes politiques sont là pour se servir plutôt que pour servir ses concitoyens. Leur but est de ramasser plus que de servir. » Sa vision de l’Europe est plutôt négative : « Avec l’Europe, on a l’impression que l’on rajoute des problèmes aux problèmes. Par exemple, ce matin, j’ai un client qui me parlait de l’entrée de la Croatie dans l’UE, il me disait que ça allait être 16 eurodéputés en plus à payer, et 300 000 chômeurs de plus. L’Europe, pour moi, c’est totalement technocratique, ça coûte beaucoup d’argent. »

· A la sortie de Dabo, Marie-Odile, éducatrice spécialisée à la retraite a elle aussi une vision pessimiste de l’Europe : « On a d’abord cru à l’Europe, et puis on s’est rendu compte que plus les pays intégraient l’UE et plus ça allait mal ». Elle a aussi livré un témoignage personnel très fort : « Il y a beaucoup d’extrémistes dans notre région, certains disent même qu’ils espèrent une nouvelle guerre… Lorsque l’on connait le vécu de notre région, c’est grave ! Il faut un bouc-émissaire à tout ça, alors c’est l’étranger. Nous avons essayé de convaincre nos enfants de ne pas tomber dans la haine de l’étranger, de ne pas être raciste, et nous avons beaucoup discuté pour ça ». Sa vision des hommes politique est également sévère : « Les hommes politiques ne sont plus du tout crédible. Moi, j’ai toujours voté socialiste, mais je peux vous dire que pour les prochaines élections, je ne sais pas pour qui je vais voter. Il y a trop d’argent là-dedans… »

· Autre moment intense, à 18h, lorsque dans la descente du col de Walberg, un motard qui doublait gens lui a crié « courage ! » avant d’arrêter sa bécane quelques mètres plus loin. Eric, douanier de profession et sa fille Marie-Morgan, d’abord intimidés par les caméras de France 3 se sont ensuite livrés à Jean : « On a du mal à se projeter dans l’avenir, tout va tellement vite maintenant. Dans mon travail, on sent très bien la baisse des effectifs. En plus, les gens ont du mal vis-à-vis de l’autorité et ca va être compliqué de faire machine arrière. Par exemple, les trafics de stupéfiants, on sait où ils sont, mais on ne nous donne pas l’ordre d’y aller parce qu’on ne veut pas faire de vagues. La drogue s’est démocratisée et ça touche toutes les couches de la population…comment lutter contre ça ? » On a eu ensuite l’impression que Didier a sorti ce qu’il avait sur le cœur, sur un ton plus révolté : « Les gens en ont marre tout simplement ! Je ne sais pas comment ça va se terminer mais ça risque d’être lourd ! Il va falloir changer de discours, faut que ça bouge maintenant ! Le pays est tiré vers le bas, qu’est-ce qu’on va laisser à nos enfants ? »

2 juillet 2013 (74e jour de marche) de Marlenheim à Strasbourg : 24 kms

Journée pleine d’émotion et d’Europe hier, entre Marlenheim et Strasbourg, au cours de laquelle les deux députées européennes, Marielle de Sarnez et Nathalie Griesbeck, se sont jointes à nous pour marcher. A Handschuheim, nous avons été accueilli comme des princes par Dominique Hoeffel, la maire du village, accompagnée de son équipe et de son père, Daniel Hoeffel (84 ans), ancien ministre des gouvernements Barre et Balladur, dont la santé et la vigueur d’esprit sont exceptionnelles.

Ensuite, le maire de Hurtigheim Jean-Jacques Ruch et son adjoint, passionnés et amoureux de leur sublime petit village nous en ont fait une visite fabuleuse, nous comptant l’Histoire et l’évolution de leur commune. Un moment précieux qui démontre encore une fois l’importance du rôle du maire pour sa commune, et à quel point il est indispensable ! D’ailleurs ce dernier a prévenu : «Ce serait une terrible erreur de supprimer des maires. Si on supprime la mauvaise couche du mille-feuille, tout risque de s’effondrer ! »

Enfin, pour conclure l’après-midi, le maire de Stuzheim-Offenheim, Jean-Charles Lambert nous a fait la joie, lui aussi, de nous accueillir à bras ouvert dans sa mairie. Notre échange fut fort et authentique : « Je pense que l’Europe doit investir. Il faut inventer des nouveaux métiers autour de l’écologie, du développement durable et de l’énergie ! » s’est-il notamment exprimé.

3 juillet 2013 (75e jour de marche), à Strasbourg : visite au Parlement européen.

Mercredi, à Strasbourg, j’ai pu rendre compte des inquiétudes des Français vis-à-vis de l’Europe au Parlement Européen. J’ai d’abord expliqué ma Marche à Guy Verhofstadt, député européen et président de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe. « En France notamment, il n’y a pas de force politique pro-européenne, qui s’exprime en faveur de l’Europe. Dès lors, une seule voix s’élève, celle des Eurosceptiques » analysait Guy Verhofstadt lorsque nous avons abordé l’Europe.

Ensuite, Alain Lamassoure, député européen, s’est montré très sensible à ma démarche et ma encouragé à la poursuivre, tout comme Michel Dantin, député européen du Sud-Est qui m’a lui aussi confié son soutien.

Michel Barnier, commissaire européen eu marché intérieur et aux services, m’a reçu dans son bureau : « En politique, il n’y a pas que le langage des mots, mais aussi le langage des gestes. Celui de Jean est intelligent, original et direct ! Pour être respecté, il faut être respectable» a-t-il exprimé.

Enfin, c’est non sans joie que j’ai pu échanger quelques mots d’espoir avec Annie Podimata, députée européenne grecque, vice-présidente du parlement européen en charge des relations avec les citoyens. Elle aussi est inquiète pour l’avenir de son pays, elle m’a confié : « Mon pays qui est le berceau de la démocratie, n’a jamais connu une telle montée de l’extrême-droite. Mes concitoyens ne voient plus ni l’espoir ni la lumière au bout du chemin. C’est une bonne que de leur remontrer le chemin ».

4 juillet 2013 : (76e jour de marche), à Strasbourg. Eurocorps.

Ce jeudi, après avoir été à la rencontre des Strasbourgeois, j’ai été reçu à 16h par trois généraux d’Eurocorps (Corps européen) avec qui j’ai pu échanger presque deux heures. Le lieutenant général Guy Buchsenschmidt s’est montré très enthousiaste vis-à-vis de ma démarche : « Je vous ai vu à la télévision et j’ai été très agréablement surpris par votre démarche. J’étais intrigué dans le bon sens du terme, j’avais envie de découvrir qui vous étiez. Le monde militaire est un monde ouvert, contrairement à l’image d’épinal que l’on veut donner ! »

Compte-rendu de mes étapes en Alsace
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